Société et changements

Publié le par toonscolfree

La misère n'est pas un droit, c'est une conséquence des décisions prises par les dirigeants de notre société. Cette société est donc complice de cet état de fait, elle est par conséquent hors la loi. La grande majorité de nos concitoyens, réduite à l'indigence à l'avilissement et à la dépravation, trop occupée a survivre, n'est plus capable de réfléchir à la cause de sa misère. Nous devons donc abandonner un système qui démembre le peuple et qui assure la vie aux plus riches, et la survie rabaissante aux plus misérables.

L'objet recherché par la société des Hommes est la vie en harmonie, et non la survie dans la violence. Un peuple est en droit de choisir l'environnement dans lequel il s'installe, et je doute qu'un homme décide de lui même de se mettre dans une situation désespérée et de détresse.

Les valeurs de la patrie tunisienne basées sur l'égalité, la justice et la dignité doivent être renforcées par l'instruction et la solidarité. Et ces deux dernières valeurs doivent devenir des devoirs et des contraintes. Le rôle de l'état est de former des hommes et des femmes capables de subvenir à leur besoin, mais aussi au besoin de l'état. Il s'agit d'une contre-partie nécessaire qui doit être suffisante. C'est la solidarité publique qui assure cette suffisance dans le besoin. Plus cette solidarité sera forte, plus la patrie se renforcera et s'enrichira. Ainsi le pays peut prospérer et assumer une indépendance complète vis a vis des autres nations mais surtout des institutions financières. Mais cette force doit se baser sur deux piliers essentiels : l'instruction de l'ensemble de la population lui permettant de développer un niveau intellectuel tel qu'elle osera assumer et orienter ses décisions, et surtout la liberté d'expression qui conditionne la transparence des pouvoirs publiques et le renforcement de la puissance judiciaire en place. Ce sont ces bases qui permettront la mise en place d'une civilisation saine, solidaire, forte et orientée vers le progrès.

La relation harmonieuse entre l'état et le peuple qui découle du système sociétal adopté, résulte d'un cercle vertueux ou un parti, contraints par des devoirs, offre un tribu à l'autre et inversement, à la mesure de l'importance du besoin réciproque. Il ne peut y avoir de gagnant ni de perdant, cette relation étant neutre et stable, les deux partis s'auto-alimente l'un l'autre.

Cet équilibre, brisé voilà plusieurs générations, ne peut se reconstruire. La société contemporaine basée sur l'économie de marchés et l'ardent désir d'imposer la volonté du plus fort au reste des hommes, subit le contrepoids de la misère, de plus en plus présente et de plus en plus méprisée. Jamais le genre humain n'a connu une telle rupture affective entre les classes sociales. L'indifférence s'est engouffrée dans la place qui, autrefois, était occupée par la compassion. Nous nous condamnons, en agissant ainsi, à plus d'injustice et à plus de terreur. Les dirigeants d'aujourd'hui agissent dans l'urgence du court terme sans comprendre leur choix et surtout sans prendre en considération la volonté générale. Ils basent leurs espoirs sur la peur du lendemain, qui conditionne ainsi le peuple à remettre les clés de leur raison aux mains d'un groupe d'homme dont l'apparence reflète le beau, donc la confiance. Le plus beau des oiseaux n'en reste pas moins un dévoreur d'insectes, ce reflet du bon n'est donc qu'une illusion.

Publié dans Articles Publiés

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article